• Un mal bien étrange

    Je dois vous avouer un truc : des fois, je vois des personnes célèbres partout. J’ai remarqué, ça m’arrive toujours quand je suis fatigué, au retour d'un séjour professionnel parisien. Ne soyez donc pas étonnés si un jour vous me croisez dans cet état.

    J’en ai pris conscience l’autre jour, dans le train de retour à la maison. J’étais tranquillement installé dans le sens de la marche auprès de Juliette BINOCHE quand Laurent GAMELON est passé pour contrôler nos billets. Très sympa comme à la télé, il a flashé ma carte et le billet de Juliette puis il est passé au rang suivant où la sœur jumelle d’Iggy POP, affalée sur les deux sièges de son rang, était plongée dans un bouquin énorme. J’ai senti Rosy VARTE plus loin, un peu empêtrée avec son sac à main où son titre de transport semblait s’être caché bien profond.

    Ça ne dure que quelques secondes. Juste le temps de réaliser que je me goure et que la probabilité que ce soit vraiment eux est à ce point infime, que ça ne peut pas être ça. Surtout pour faire ce job de contrôleur. Elles, les stars, ont mieux à faire, je me dis. Pour être précis, ça n’est pas forcément tous des gens très connus. Ça peut être la receveuse des postes de mon village que je croise dans le métro à Paris par exemple.

    D’ailleurs l’autre jour, elle m’a un peu tassé station Invalides alors que je rentrais sur la ligne 13 vers Montparnasse. Faut dire qu’il y avait du beau monde avec nous. Sydney POITIER jouait tranquillement à « Candy Crush » sur son smartphone tandis que Claude RICH parcourrait distraitement un de ces supports publicitaires avec un résumé d’info gratuite dedans. Tout le monde a fait un petit effort un peu plus loin pour laisser une place à Jean RENO qui n’avait pas l’air de bon poil. D’ailleurs, Samy NACERI – dont je n’avais pas remarqué la présence parmi nous dans un premier temps – lui a lancé d’entrée un regard contondant qui a un peu cassé l’ambiance…

    Pendant les quelques secondes que dure l’illusion d’être en présence d’une personne connue, je ne sais pas quoi faire. Si je snobe ma fromagère alors qu’on se croise place de Clichy en semaine et que c’est en quand même dingue, elle va m’en vouloir légitimement et durablement. A contrario, si j’aborde un inconnu que j’ai pris pour Paul McCARTNEY station Miromesnil, il va au mieux me prendre pour un débile profond. La perplexité et la solitude m’étreignent dans ces moments-là. Ça doit se lire sur mon visage.

    De retour à la gare où j’habite, le Président HOLLANDE est généralement entouré des notables du parti socialiste du coin qui le raccompagnent à son train normal pour PARIS. La compagnie créole, de retour de tournée traine de lourds bagages sans doute lestés de ses instruments exotiques. Il ne me reste alors plus que quelques kilomètres à parcourir pour retrouver mon domicile, mon lit et ma Kristin SCOTT THOMAS personnelle.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique